Les étincelles de hasard tome 1. Connaissance spermatique
Ne faut-il pas faire parler à nouveau la connaissance par le sexe, et par la fécondité du concept, pour entendre ce que la biologie, les sciences cognitives et la psychanalyse tentent, peut-être maladroitement, de nous dire ?
Connaissance, sexualité, hasard, incertitude, naissances et avortements, anges et démons, vieillissement, maladie et mort, les sciences et les techniques renvoient sans cesse à ces problèmes inhérents à la condition humaine. Nous rêvons de tout maîtriser, y compris l’incertitude. Mais l’aléatoire garde d’autant plus sa valeur que la maîtrise totale s’avère illusoire.
Le mythe s’est toujours emparé de ce type de problèmes : non seulement Prométhée, Œdipe, mais aussi le serpent des mythes bibliques, l’arbre de vie, et l’arbre de connaissance, qui rappelle que celle-ci est toujours ambivalente, le Déluge et Babel.
Dans ce livre, qui constitue le premier tome d’un
diptyque, Henri Atlan aborde quelques-uns des problèmes concernant les techniques et les sciences liées à la fabrication du vivant. Mais, pour nous éclairer, l’auteur emprunte des traverses inattendues, celles de la philosophie et des plus vieilles mythologies de l’humanité (Spinoza, la Kabbale, le Talmud).
Point de départ : suivant une légende hébraïque, Adam est séparé d’Ève pendant cent trente ans. Durant tout ce temps, il répand des gouttes de sperme. Ce sont “les étincelles de hasard”…
1999, 400 pages
HENRI ATLAN
TOUT, NON,
PEUT-êTRE
ÉDUCATION
ET VERITé
Peut-on enseigner la vertu (Protagoras) ? Ou bien son apprentissage n’est-il rien d’autre que l’écoute patiente du savoir scientifique et la soumission à la vérité qui s’y dévoile (Socrate) ?
L’efficacité scientifique a imposé la recherche critique de la vérité comme critère ultime en matière de formation, avec l’espoir d’une rencontre harmonieuse entre vérité, liberté individuelle et justice sociale. Mais la subtilité des problèmes d’éthique et de société que posent les sciences et les techniques sans donner les moyens de les résoudre fait éclater l’idéal socratique. C’est la revanche de Protagoras et de l’opinion, du poétique et de la rhétorique.
Prenant la mesure de ses propres limites, la raison scientifique s’identifie à un outil : la vérité qu’elle découvre et qu’elle constitue ne peut plus fonder à elle seule un système d’éducation. Associée à la critique philosophique, elle doit partager son pouvoir – sans pourtant s’y dissoudre – avec le pouvoir politique et celui des médias.
La recherche de concepts opérationnels a fait considérer la totalité, la négation et le possible comme de faux concepts, malgré leur rôle déterminant dans le développement des individus. Retrouver le tout, le non, le peut-être, au-delà du dénombrable, de la soustraction et du potentiel qui les ont remplacés, implique une relation nouvelle à la vérité et à la croyance, une recherche pragmatique du souverain Bien.
1991, 352 pages