La dernière livraison de la revue Le Genre humain, publiée au Seuil, « Origines du langage. Une encyclopédie poétique » sous la direction d’Olivier Pot, avec au sommaire, parmi d’autres, des textes de Jean Starobinski, Philippe Borgeaud, Maurice Olender ou Daniel Droixhe, s’ouvre par un texte passionnant sur « Jean-Pierre Vernant résistant » par Laurent Douzou. On a beaucoup évoqué le silence des victimes du nazisme, le silence des bourreaux mais rien n’avait été encore dit sur le silence des résistants. J.P.Vernant avait cette pudeur-là. Pourquoi les résistants ont-ils si peu parlé de leur expérience « intime » de la lutte clandestine? Sans doute parce que beaucoup de leurs camarades y avaient laissé la vie. Vernant prononça pour le soixantième anniversaire de la libération de Toulouse, en août 2004, ces mots : »C’est une tâche, un devoir très lourd d’avoir à parler devant vous de la Résistance. La Résistance pour moi d’abord, ce sont ceux qui sont tombés, ceux qui sont morts… » Il voulait s’adresser « à tous ceux qui ne sont plus là pour m’entendre, et que moi il m’arrive, dans le silence d’écouter ».
- Bureau du 1er novembre 2007 : Rodin, Camille Claudel et les Ecossais
- Table d’écriture du 2 novembre : agrafes chinoises et moustaches de chat