Cary Grant et Jane Austen (avec Aristote)

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Rien ne rapproche, en vérité, l’acteur américain Cary Grant et l’Anglaise Jane Austen sinon les hasards de mes lectures et du visionnage de quelques films. Il nous faut chaque jour des nourritures terrestres mais aussi des histoires, beaucoup d’histoires. C’est ce qu’écrivait déjà Aristote dans sa “Poétique” :

“Dès l’enfance les hommes ont, inscrites dans leur nature, à la fois une tendance à représenter (…) et une tendance à trouver du plaisir aux représentations.”

Est sorti au cinéma à Paris (mais déjà en dvd en Grande-Bretagne) un film sur la jeunesse de l’écrivain Jane Austen (née en 1775) : “Becoming Jane” mais je préfère regarder, en dvd aussi , les feuilletons de la BBC – gage de qualité irréprochable – tirés de tous ses livres. “Pride and Prejudice”, “Sense and sensibility”, “Mansfield Park”, etc… Ces dvd ne sont malheureusement pas sous-titrés en français mais ils sont délicieux à regarder et à écouter : quelle jolie langue l’anglais du XVIIIe siècle! Si Aristote vivait aujourd’hui n’aimerait-il pas ce va-et-vient incessant entre les représentations littéraires et cinématographiques, pouvoir dans son salon regarder un film tiré d’un livre dont on poursuit la lecture ? : Mansfield Park (en 10/18 chez Christian Bourgois) où il ne se passe délicieusement rien, si ce n’est la vie même. Ou mêler les genres, sans raison, pour son bon plaisir,  revoir un chef d’oeuvre de la comédie américaine : “L’Impossible Monsieur Bébé” (“Bringing up baby “de Howard Hawks, 1938, avec l’élégant, l’irrésistible Cary Grant et la pétillante Katharine Hepburn : ah, la scène où celle-ci tient hardiment en respect un redoutable leopard ou sa réplique fameuse, annonçant à sa riche tante qu’elle va épouser l’étrange paléontologue joué par Cary Grant : mais,  “il ne le sait pas encore’ .

Happy end.

“C’est sur cette différence même que repose la distinction de la tragédie et de la comédie : l’une veut représenter des personnages pires, l’autre des personnages meilleurs que les hommes actuels” (Poétique, chapitre II)

3 réflexions au sujet de « Cary Grant et Jane Austen (avec Aristote) »

  • 4 novembre 2007 à 0 12 46 114611
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    tentative de laisser un mot

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  • 4 novembre 2007 à 0 12 50 115011
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    “où il ne se passe délicieusement rien, si ce n’est la vie même.”
    ceci est le sressort à l afois du tragique et du comique – que les modernes ont imaginé de mixer.

    et quand ce n’est plus ainsi.. on ne peut plus ni lire ARistote… ni regarder “monsieur Bébé” le Leopard

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  • 4 novembre 2007 à 12 12 28 112811
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    “Dès l’enfance les hommes ont, inscrites dans leur nature, à la fois une tendance à représenter (…) et une tendance à trouver du plaisir aux représentations.”
    Quelle belle phrase à méditer merci de me l’avoir apprise.

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