Casanova, écrivain parmi les écrivains
“Deux siècles après sa disparition, le malentendu reste entier. En dehors de quelques privilégiés, Casanova n’est toujours pas reconnu pour ce qu’il est : un très grand écrivain du XVIIIe siècle, un merveilleux écrivain de langue française. Il n’est pas enseigné en classe, l’histoire de la littérature fait l’impasse sur son œuvre. Longtemps seuls ses semblables, les écrivains, ont reconnu son immense talent. Pendant plus de deux cents ans, le mythe de Casanova, l’aventurier, a occulté son appartenance à la littérature européenne. Trop libre, trop heureux, trop peu chrétien sans doute, ses écrits sentent le souffre. Il n’a pas le goût masochiste du malheur et de la souffrance, il ne cherche pas la transgression comme Sade, il assume sa recherche du plaisir, et à la manière de Proust, il affirme que le vrai bonheur est celui qu’offre la mémoire.”
extrait de l’intervention de Lydia Flem, publié dans la réimpression en poche , Casanova, l’homme qui aimait vraiment les femmes, 2011, Points 677.