That time of year thou mayst in me behold |
When yellow leaves, or none, or few, do hang |
Upon those boughs which shake against the cold, |
Bare ruin’d choirs, where late the sweet birds sang. |
In me thou seest the twilight of such day |
As after sunset fadeth in the west, |
Which by and by black night doth take away, |
Death’s second self, that seals up all in rest. |
In me thou see’st the glowing of such fire |
That on the ashes of his youth doth lie, |
As the death-bed whereon it must expire |
Consumed with that which it was nourish’d by. |
This thou perceivest, which makes thy love more strong, |
To love that well which thou must leave ere long.*
Contemple en moi ce moment de l’année Où ont jauni puis sont tombées les feuilles, Et peu en restent, chapelle en ruine, nue, Où les chantres, ce furent tard des chants d’oiseaux. Contemple en moi la journée qui s’achève, La trace de soleil que les ténèbres, Cette autre mort, vont effacer, qui cousent Pour le repos les paupières de tout. Contemple en moi le rougeoiement ‘un feu Qui gît parmi les cendres de sa jeunesse, Ce lit de mort où il faut qu’il succombe, Usé par cela même qui l’a nourri. Contemple, et contempler fasse ton amour Plus fort, d’aimer ainsi, beaucoup, ce qu’il faut perdre. * Extrait de Shakespeare, Les Sonnets, précédés de Vénus et Adonis et du Viol de Lucrèce, présentation et traduction d’Yves Bonnefoy, Poésie/Gallimard, 2007.
L’édition n’est malheureusement pas bilingue alors que c’est toujours si important, même si l’on ne maîtrise pas la langue de l’original, de pouvoir, par soi-même, goûter à la musicalité des mots du poète.
Dans sa préface, Yves Bonnefoy le souligne : “Et qu’est-ce qu’un poète comme Shakespeare, sinon l’écoute particulièrement attentive d’un inconscient on ne peut plus clairvoyant?” (p.11) |
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Comme c’est beau , mai, comme c’est triste !!!!
Ce qui est beau comprend souvent une part de tristesse et inversément; peut-être parce que ce dont on jouit peut disparaître un jour, va disparaître, mais Vernant expliquait que pour les Grecs anciens , c’est justement l’éphémère qui faisait la beauté de la vie humaine.
bonsoir,
je suis désolé mais la traduction de ce sonnet ne colle pas du tout avec l’esprit du texte original. Le thème central du poème n’est pas rendu, celui de la vieillesse.