CULTURE

CULTURE

« Pendant tout le XIXe siècle et la première moitié du XXe, on s’est demandé si la race influençait la culture et de quelles façons. Après avoir constaté que le problème ainsi posé est insoluble, nous nous apercevons maintenant que les choses se passent dans l’autre sens : ce sont les formes de culture qu’adoptent ici ou là les hommes, leurs façons de vivre telles qu’elles ont prévalu dans le passé ou prévalent encre dans le présent, qui déterminent, dans une très large mesure, le rythme de leur évolution biologique et son orientation. Loin qu’il faille se demander si la culture est ou non fonction de la race, nous découvrons que la race — ou ce que l’on entend en généralement par ce terme — est une fonction parmi d’autres de la culture. »

Claude Levi-Strauss,

Le Regard éloigné, p. 35,

Plon, 1983.

« Un anthropologue est-il à même de donner l’indice céphalique d’un peuple chez lequel régnerait la coutume de déformer par des bandages la tête des enfants dès leurs premières années ? »

S. Freud,

L’Avenir d’une illusion,

PUF, 1980, p. 67.

« Toute culture est par essence paranoïa. Elle n’assure son identité narcissique que par la négation des autres. »

André Green,

« Un, autre, neutre »,

Nouvelle Revue de Psychanalyse,

n°13, 1976, p. 76.

«  La culture (si l’on entend par là les valeurs publiques, les valeurs standardisées d’une communauté) sert de médiatrice à l’expérience individuelle. Elle lui fournit d’avance certaines catégories de base, un schéma positif dans lequel s’insèrent, en bon ordre, idées et valeurs (…) Tout système de classification peut produire des anomalies, et toute culture doit un jour ou l’autre faire face à des événements qui semblent défier ses idées préconçues (…) La culture cherche à réduire une ambiguïté en adoptant l’une ou l’autre des interprétations possibles. Par exemple, la ligne de démarcation qui sépare les êtres humains des animaux est menacée chaque fois que naît un monstre. Elle est rétablie dès que l’on colle sur ce phénomène une étiquette quelconque. Ainsi les Nuer considèrent les petits monstres comme des bébés hippopotames, nés accidentellement chez les hommes. Le phénomène ainsi étiqueté, ils savent ce qu’il faut faire. Ils déposent doucement le petit monstre à sa place, c’est-à-dire dans le fleuve. »

Mary Douglas,

De la souillure, p. 58-59,

Maspero, 1981.

 

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