Dans son ouvrage Systema Naturae, le naturaliste Linné proposa une nouvelle classification des quelques 8500 espèces végétales et 4200 espèces animales connues à son époque. Il instaura la nomenclature binominale qui continue d’être utilisée : toute espèce est désignée par deux noms, le premier est celui du genre, le deuxième celui de l’espèce. Depuis, on a établi la description et la nomenclature d’environ 300 000 espèces végétales et de plus d’un million d’espèces animales mais on a gardé les noms d’espèce qu’il avait proposé au XVIIIe siècle.
Avant lui, Aristote avait distingué les animaux pourvus de sang et ceux qui en sont dépourvus. A partir de Linné, les sciences botaniques et zoologiques furent prises de passion pour les classifications, confondant volontiers typologie et connaissance.
Pour Linné, l’espèce Homo sapiens peut se diviser en six races différentes : sauvage, américaine, européenne, asiatique, africaine et monstrueuse. Il décrit l’Européen comme ingénieux, inventif et gouverné par les lois ; l’Américain comme content de son sort, basané, irascible, aimant la liberté et gouverné par les usages. L’Africain, il le voit rusé, paresseux, négligent, gouverné par la volonté arbitraire de ses maîtres ; l’Asiatique, comme avare, orgueilleux, mélancolique et gouverné par l’opinion.
Linné ne distingue pas les caractères physiques héréditaires, souvent influencés d’ailleurs par des conditions d’environnement comme la nourriture par exemple, et les caractéristiques culturelles acquises au cours de l’histoire.