Noirs (Racisme)

NOIRS

 

Les premiers Noirs à débarquer sur le continent nord-américain en 1619 sont arrivés comme esclaves achetés à vil prix sur les côtes africaines. L’esclavage américain est directement lié aux grandes plantations de coton dans le Sud, ainsi qu’aux cultures de riz, de l’indigo, de la canne à sucre et surtout du tabac au XVIIIe siècle.

Il faut attendre 1808 pour voir la Constitution américaine interdire pendant vingt ans la traite des Noirs. Alors, à défaut de pouvoir importer de nouveaux esclaves d’Afrique, certains vieux États esclavagistes du Sud imaginent faire de l’élevage d’esclaves, comme on reproduit du cheptel, pour ensuite les revendre aux États cotonniers. Ceci évoque, si l’on fait un saut dans le temps et dans l’espace, la tentative nazie de créer une « race aryenne ».

En 1860, on comptait quatre millions d’esclaves noirs qui représentaient pour leurs maîtres une valeur égale ou supérieure à la terre elle-même. Cette appropriation physique des êtres humains ne fut abolie qu’en 1868 par les 14e et 15e amendements élaborés par le Congrès. Cette abolition légale ne se traduisit pas sur le terrain et à l’esclavage se substitua la ségrégation qui envahit tout le champ politique et social dans les États du Sud. Cette situation était rendue possible par le régime fédéral que connaissent les Etats-Unis. A partir de 1910 – 1915 , les Noirs gagnèrent petit à petit le Nord industriel qui avait besoin de main-d’œuvre. Ils se regroupent souvent dans de même quartiers au sein des villes importantes comme New York, Chicago ou Los Angeles, où ils connaissent les bas salaires et les conditions de travail difficiles. Les émeutes raciales, longtemps propres au Sud avec ses scènes de lynchages, atteignent aussi les villes du Nord.

C’est la Deuxième Guerre mondiale et la décolonisation des pays noirs qui modifient le regard que les Américains posent sur les Noirs. En 1954, un arrêt décide que la ségrégation raciale dans le domaine de l’éducation est anticonstitutionnelle et en 1957, le Congrès vote une loi pour la protection des droits civiques  des Noirs. A partir de 1955 aussi, les Noirs décident de se battre pour mettre fin aux pratiques ségrégationnistes. Le pasteur Martin Luther King prit la tête d’un mouvement non violent et si son action fait avancer la cause des Noirs, ceux-ci continuent à se heurter aux préjugés surtout dans le Sud.

Les tensions entre Noirs et Blancs sont d’autant plus fortes qu’elles recouvrent, comme toutes les relations racistes, des antagonismes sociaux ; ce sont en effet les Noirs qui, en majorité vivent dans les villes les plus défavorisées, qui occupent des emplois subalternes, etc.

 

Lecture

–       Franz FANON, Peau noire, masques blancs, 1952.

–       G.M. FREDERICKSON, The Black image in the White Mind : the Debate on Afro-American Character and Destiny, 1817-1914, New York, Harper, 1971.

–       ID., « Le Développement du racisme américain : essai d’interprétation sociale », in S.W. Mintz (dir.), Esclave /facteur de production. L’économie politique de l’esclavage, Dunod, 1981.

–       Avi SCHNEEBALG, « Dialectique de l’égalité des groupes et de l’égalité des individus : l’arrêt ‘ Bakke’ de la Cour suprême des Etats-Unis (1978) » in L’Égalité, vol. VIII. Société anonyme d’éditions juridiques et scientifiques, Bruxelles, 1982.

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