Journal implicite 2008-2013

Journal implicite. Photographies 2008-2012, éd. Maison européenne de la Photographie/La Martinière, 2013.

« Ces photographies sont nées d’une nécessité : créer un monde imaginaire pour reprendre pied dans la réalité, transformer la douleur en beauté, l’aléa en élan. Animées par une démarche autobiographique, ces images forment la trace d’un journal de bord implicite, tenu au fil des mois. Comme tout rituel, mystérieux, précis, indispensable.
Il me faut composer des mises en scène éphémères, tels des songes, des jeux secrets qui en un instant pourraient contenir, enserrer, le tourbillonnement des sensations, l’excès des émotions. 

Assembler quelques objets à portée de main, trouvés au hasard d’une poche, d’un tiroir, sur le rebord d’une fenêtre, dans le désordre des jours et des lieux : jeu de cartes, mètre ruban, racine de gingembre, plume, clefs, loupe,…
Les disposer sur une surface : table, bureau, console, plancher.

Sans réfléchir – à la manière de l’écriture automatique des surréalistes – laisser surgir des dialogues, entre courbes et couleurs, diagonales et matières.

Mêler à cette “conversation des choses”, des mots, des chiffres, des symboles. Non pas natures mortes, mais Still life, tableaux vivants.

Photographier au plus près. Changer d’échelle, se laisser happer par une autre dimension du réel, s’engouffrer dans l’inconscient optique.

Ces photographies en chambre, – “de chambre” comme une musique – cherchent à gagner du terrain sur le désespoir du monde.

Avec pour allié le puzzle infini des combinaisons, peindre des vanités, modeler des autels fugaces, inventer des offrandes de survie : archives de l’intime dans le théâtre de l’histoire.»

Dans l’atelier de la Reine Alice

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