Notre feuilletoniste a lu la bouleversante « trilogie familiale « de l’écrivaine et psychanalyste belge, trois textes réunis pour la première fois en un seul volume.
SÉPARATIONS
Faut-il être psychanalyste pour voir dans la séparation une constante de notre existence ? Selon Freud, elle inaugure toute naissance, faisant peser sur le sentiment de dépendance absolue du nouveau-né à la fois la nécessité d’être aimé et l’angoisse de ne plus l’être. Si l’apprentissage de la séparation est un processus normal vers l’individuation et l’autonomie de l’enfant, les ratés émaillent souvent la suite de la vie, où pertes et deuils peuvent réactiver jusqu’à la mélancolie la peur de rester seul au monde. Il n’est guère d’adulte, aussi peu névrosé soit-il, qui n’ait un jour connu cette douloureuse épreuve. C’est ce que souligne la « trilogie familiale » de l’écrivaine et psychanalyste belge Lydia Flem dans un recueil de trois textes parus respectivement en 2004, 2006 et 2009 et réunis pour la première fois en un seul volume.