Genèse de “La Reine Alice” (roman) et du “Journal implicite” (photographies)
Voici les photographies postées sur mon blog de l’été 2008 à l’hiver 2009, qui donneront naissance ensuite au roman “La Reine Alice” (écrit de l’été 2009 à l’été 2010), publié en 2011, au Seuil, dans la collection “La Librairie du XXIe siècle” dirigée par Maurice Olender (avec un cahier photos dans l’édition originale qui ne se trouve plus dans l’édition de poche) et à plusieurs expositions (Imec, Caen, 2011, Contretype, Bruxelles,2012, Institut français, Berlin, 2014, Maison européenne de la photographie, Paris, 2015) et au catalogue : “Journal implicite”, Mep/La Martinière, 2013.
Ces photographies postées à partir de 2008 n’ont pas été supprimées de ce site ; elles peuvent se retrouver, outre sur cette page (été 2016), également à partir de l’onglet “Archives”.
“Table d’été” : 31/08/2008
« Il importe peu de savoir ce qui amena, au cours de leur conversation, les paroles qui le firent sursauter. » « La Bête dans la jungle », Henry James.
“La joie est un grand remède” : publié le 8 septembre 2008
Toutes les maladies qui viennent sur l’homme, toutes viennent de la dégradation de la joie.Quand la joie et le chant profond sont abîmés, la maladie s’empare de l’homme.La joie est un grand remède.
“For a long time, I went to bed early” : publié le 17 septembre 2008
« For a long time, I went to bed early. Sometimes, my candle scarcely out, my eyes would close so quickly that I did not have time to say to myself :’I’m falling asleep’. And, half an hour later, the thought that it was time to try to sleep would wake me. »
Marcel Proust, In Search of Lost Time, trad. Lydia Davis.
Table de gourmet : publié le 19 septembre 2008
« Il y avait là des gelées de chanterelles et d’écrevisses, de petites truites confites, bourrées d’estragon et d’olives hachées, des saucissons frais du village de Payerne dont les chairs juteuses et grasses étaient imprégnées d’essence de bois parfumés, des hachis de pigeons à la crème, des oeufs bourrés de pâte à quenelle odorante, des rôties au beurre chargées d’un dôme de foies de canards pilés, des croquettes de fromage bouillant enlaçant des aiguillettes de jambon, de minuscules grives froides et désossées, bardées de couches d’anchois, des tonnelets de laitances piquées de girofles et fardées de poivre rouge, des pilafs froids de thon au citron, des anguilles glacées farcies de purée de crevettes, des boudins frits de gibier et de chair à saucisses et une gracieuse barque de beurre frais et bien moulé. »
Marcel Rouff, La Vie et la Passion de Dodin-Bouffant, gourmet (1924), Le serpent à plumes, 1994.
Table de chevet : publié le 20 septembre 2008
« – Comment ça va mal aujourd’hui?
– Super bien mal, et toi?
– Ca pourrait pas être pire.
– ça peut toujours être pire.
– T’es vachement optimiste toi!
– Faut faire confiance… »
Jean-Claude Grumberg, “ça va?. Combien de « ça va » faudrait-il pour que ça aille vraiment?”, Actes Sud, 2008.
Lettre de Nietzsche : publié le 23 septembre 2008
« Je suis préparé au pire, confiant néanmoins que de l’excès de souffrance et de peur naîtra ici et là la fleur nocturne de la connaissance. Notre combat est encore devant nous – c’est pourquoi il est indispensable que nous vivions! »
Nietzsche, Lettre du 12 décembre 1870, extrait de « Lettres choisies », folio n°4791.
Disparition-illusion : publié le 29 septembre 2008
« Mais peut-être n’est-ce qu’une illusion? Il est impossible que mon nez disparaisse comme ça, sans rime ni raison….Tout en parlant ainsi, il entra dans une confiserie tout exprès pour se voir dans une glace. »
Gogol, Le Nez, trad. Boris de Schloezer.