Sigmund Freud, un judaïsme des Lumières : Une fidélité « mystérieuse » et « capitale »
Lorsque Sigismund Freud atteint sa septième année, son père, Jacob, lui ouvre la Thora familiale. Il lui donne à lire l’histoire biblique dans la singulière édition bilingue allemand-hébreu, de la Israelitische Bibel, abondamment illustrée et commentée par le rabbin libéral, Ludwig Philippson, dans l’esprit de l’Aufklärung, le judaïsme des Lumières. Cette version particulière de la Bible porte en sous-titre : Den heiligen Urtext et ce premier livre d’histoires et d’images fut pour Freud, un texte fondamental, un texte fondateur.
A neuf ans et demi, alors que son grand-père maternel, Jacob Nathansohn, meurt, les gravures archéologiques de la Bible de Philippson servent de toile de fond au seul rêve d’angoisse que Freud dévoilera et analysera plus de trente ans plus tard dans son Interprétation des rêves, et qu’il nomme : « Mère bien aimée et personnages à becs d’oiseaux ».