“Elle claque comme un coup de fouet. Elle jette à l’écart de soi, loin des mots, des analyses, de la raison, hors du sens. Les sentiments n’existent plus, elle occupe toute la place. Nue comme le fil d’une lame. Comment décrire une attaque de panique sans l’abraser ? Qui ne connaît pas l’angoisse des espaces de la ville ne peut mesurer la terreur de quelques secondes d’arrêt au feu rouge. Qui ne vit pas l’angoisse d’être enfermé dans un ascenseur ou un avion ne peut imaginer l’étendue de cet effroi. Ce n’est pas seulement la gorge qui se rétrécit, la respiration qui se bloque, l’asphyxie qui gagne, c’est un écartèlement de tout l’être, une dépossession de soi, la sensation d’une mort imminente.”
“Y a-t-il jamais eu des explorateurs de l’angoisse qui soient descendus en chute libre au fond de la panique puis qui en soient revenus pour témoigner ? On parle des sports de l’extrême, des navigateurs solitaires, des héros qui ont surmonté le froid, le chaud, le jeûne, l’apnée, l’apesanteur, le temps, mais l’angoisse, qui en parle ? N’est-elle pas aussi une limite du corps, le dernier bord avant la confusion, la dépersonnalisation ? Cette expérience de l’intime extrême, qui s’en soucie ? Personne n’en parle. Elle est sans valeur, sans existence sociale, à cacher.”
Presse
“Heure par heure, et parfois minute par minute, une femme raconte avec précision les crises de panique qui la submerge régulièrement.
Dans les embouteillages, dans un musée ou dans un aéroport, elle décrit la respiration qui se bloque, le temps qui s’arrête, l’angoisse, l’effroi.
Un texte d’une force peu commune, magnifiquement écrit, qui est aussi un témoignage rare sur un phénomène courant.”Psychologies.com
Prix de l’Académie de langue et littératures françaises de Belgique (Prix Eugène Schmits 2005)
“Psychanalyste, Lydia Flem transcende sa discipline par l’écriture d’ouvrages qui, pour être d’une grande rigueur de pensée, laissent leur place à l’intuition poétique et littéraire. Cela s’est senti dès ses premiers livres, consacrés à Freud, qu’elle abordait sous l’angle de son humanité, au point d’écrire un Homme Freud, tout simplement. Son admirable Casanova ou l’exercice du bonheur a été traduit jusqu’aux États-Unis et en Chine. Plus récemment, Comment j’ai vidé la maison de mes parents a eu un retentissement international qui ne fait que se confirmer : le livre, tout récemment paru aux Pays-Bas, est sur le point de sortir en Pologne et en Argentine. Dans Panique, elle s’attaque à ces brusques accès d’effroi que la vie moderne provoque : un ascenseur, un avion peuvent plonger dans un malaise profond, à «une dépossession de soi», comme dit Lydia Flem. Un récit simple, jalonné par le temps qui se dévide. Une tentative de restituer la peur la plus quotidienne, banale, et pourtant insurmontable : cet exercice, comme la vocation du prix Schmits le recommande, a une réelle portée morale.” Claire Lejeune, Daniel Droixhe, François Emmanuel
Critique de Alice Granger le 20 octobre 2014 (édition de poche) :
http://www.e-litterature.net/publier3/spip/spip.php?page=articlePETIT&id_article=678
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Bonjour Lydia,
Un grand merci pour votre livre “Panique”. Votre description est d’une justesse absolue et je sais de quoi je parle, puisque je souffre moi-même, depuis plus de 9 ans de troubles panique avec agoraphobie.
Au-delà de votre sublimation dans vos livres et photographies, j’aimerai savoir si vous avez réussi à dépasser, à guérir de votre agoraphobie? et oui, qu’avez-vous fait pour cela?
Très cordialement
Clarisse
Avec des hauts et des bas….